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DECA IRONMAN

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Message  bricedenice Mer 10 Déc - 11:07

Je savais qu'il existait des barjots....
Mais lui, c'est un déca-barjot...........

Trouvé sur le site de Run in Live.

Sportif multicartes, Emmanuel Conraux réussit tant dans l’ultratriathlon, que dans l’ultrarunning. Fin novembre, il a pris part au decaironman de Monterey. Un défi dantesque ainsi résumé : 38 km de natation, 1800 de vélo et 420 de course à pied. Suite à quelques galères, « Manu » finira par se hisser à la 6ième place, après 10 jours 17 heures et 45’ d’effort. La victoire reviendra à l’Allemand Marcel Henig en 8 jours et 14 jours.

Emmanuel Conraux en bref : - âge : 40 ans
- club : CSL Neuf-Brisach
- lieu de résidence : Colmar, Bas-Rhin
- profession : Directeur d’un Mac Donald’s
- Performances :
- Marathon : 2h38’
- 100 km : 7h27’
- 24 heures : 245 km
- 48 heures : 386 km
- Decaironman : 2002 : Vainqueur en 8 jours et 13 heures.
: 2008 : 6ième en 10 jours 17 heures et 45’

Quand as-tu découvert le triathlon ?
A 24 ans, j’ai débuté quasiment simultanément le triathlon et la course à pied. A cette époque, dans ces deux disciplines, je me contentais d’épreuves courtes. En course, je n’allais pas au-delà du marathon et en triathlon, je me limitais à des sprints, ou au format olympique.

Comment es-tu venu à l’ultrarunning et à l’ultratriathlon ?
Après quelques années de pratique, je me suis attaqué au triathlon de Nice. Ensuite, j’ai entendu parler du défi mondial de l’endurance. Il s’agissait d’un triple ironman, organisé au Fontanil, dans la banlieue de Grenoble. Mais pour pouvoir y participer, il fallait avoir terminé un simple ironman. Donc, en 96 je me suis lancé sur celui d’Embrun. C’est passé et j’ai pu m’inscrire au Fontanil en 97. J’ai terminé et parallèlement la même année, j’ai également voulu aller plus loin que le marathon en course à pied et j’ai couru les 100 km de St Estève en 7h27’.

Pourquoi tenais-tu à aller plus loin ?
Déjà, les efforts longs me conviennent et me réussissent. Aussi, j’aime bien ça. Ca me porte. Je ressens l’envie de toujours aller vers quelque chose de plus difficile, afin de voir si je peux y arriver et découvrir, jusqu’où je peux repousser mes limites. Egalement, dans tous les domaines l’ultra m’a permis de voyager. Enfin, même si l’esprit de compétition demeure, il règne dans ce milieu, une ambiance familiale. Au gré des compétitions, on retrouve souvent les mêmes coureurs, ou les mêmes triathlètes. A l’inverse, sur les courtes distances, l’atmosphère est beaucoup plus impersonnelle. Les gens viennent, font leur course, communiquent peu et puis s’en vont.

Parviens-tu à concilier facilement tes entraînements et tes compétitions avec ta vie professionnelle ?
Mon job est prenant. Je travaille plus de 50 heures par semaine. Je suis directeur d’un Mac Donald’s, avec plus de 60 personnes à gérer. Ce n’est pas toujours évident, mais j’arrive à concilier les deux. Maintenant que je possède de l’expérience dans ces deux domaines, c’est devenu plus simple. En semaine, je pratique surtout la course, car le vélo, si l’on veut que cela soit efficace cela exige beaucoup plus de temps. Je m’y consacre surtout les week-ends, lors de congés, ou encore à l’occasion d’épreuves comme Bordeaux-Paris, par exemple. La natation, c’est vraiment quand je peux. Plutôt le matin, avant ma journée de travail. En fait, ma vie c’est le travail et l’entraînement. Je n’ai pas le temps de m’accorder d’autres loisirs.

Venons-en à ce decaironman, quelles conditions climatiques as-tu trouvé sur place ?
Par rapport à la première fois où j’étais allé au Mexique, j’ai été surpris. Dans la journée, la température n’a jamais dépassé les 20°. Ce qui était plutôt bien. Par contre, les nuits ça descendait à 5° et ce paramètre a été difficile à gérer.

Combien de challengers étiez-vous ?
Nous étions 18 et nous disposions d’un délai limite de 14 jours, pour venir à bout de ce défi.

Comme tout triathlon, commençons par la natation. Comment as-tu vécu ces 760 longueurs dans un bassin de 50 mètres ?
Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais dès le réveil avant de me rendre au départ de cette épreuve, je ne me sentais pas bien. J’avais un mal de ventre terrible. Sans doute lié à ce que j’avais mangé la veille. Je n’ai pas pu avaler quoi que ce soit au petit-déjeuner. Cependant, j’ai pris le départ et dans l’eau, ça n’allait pas bien. A peine après 3 km de nage, j’ai vomi. Ca m’a soulagé et j’ai réussi à reprendre le dessus.

Cependant, à peine remis de ces troubles gastriques, j’ai été saisi par un mal de dos, comme jamais je n’en avais connu en natation. Je n’arrivais pas à nager normalement. Au bout de 13 heures d’effort, je suis sorti de la piscine pour consulter l’équipe médicale. En dépit de manipulations, cela n’a rien changé et j’ai enduré cette douleur jusqu’au bout des 23 heures nécessaires à accomplir ces 38 km. En plus, j’ai fini par me retrouver en état d’hypothermie. La température de l’eau était de 28°, ce qui a priori n’est pas froid. Au début, j’avais même trop chaud, mais au bout d’un moment j’ai eu froid. Pour me réchauffer, à plusieurs reprises, j’ai dû prendre une douche très chaude. Une fois j’ai même été obligé de dormir un petit quart d’heure dans les vestiaires, tellement j’étais mal. Par contre, j’ai réussi à m’alimenter normalement. Tous les 1500 mètres, puis tous les 1000 mètres, soit environ toutes les 30’, je mangeais de façon variée, de la soupe, ou des barres.

Quid du vélo ?
Le circuit mesurait 1,9 km. Ce qui représente près de 1000 tours à accomplir. On évoluait toujours dans le même sens de rotation. J’ai effectué les 1800 km en 4 jours et 12 heures. En vélo, c’est là que l’on a le plus de facilités pour s’alimenter. D’ailleurs, on n’arrête pas de manger. L’organisation avait installé une cantine au bord du circuit. 24 heures sur 24, des plats étaient préparés. En vélo et en course, on peut se permettre de manger du solide tel des pâtes, ou du riz et de la viande sans souci. On a besoin de protéines. Quand je pédalais, j’ingérais régulièrement de petites quantités de nourriture. Sinon aux heures des repas, je m’arrêtais et je prenais quelque chose de plus consistant, ça me permettait de faire une pause. Tout compris, l’arrêt ne dépassait jamais les 30’. Il ne faut pas que cela traîne, parce qu’après lorsqu’il faut repartir, cela nécessite une phase de remise en route.

Cependant, c’est moins délicat qu’en course, où là, les jambes sont vraiment raides. Au niveau de l’effort, en raison de la position sur le vélo, j’appréhendais de vivre un calvaire en raison de mon dos, mais bizarrement et fort heureusement cette douleur a disparu. Par contre, j’ai souffert des muscles fessiers. Là, il n’y a rien à faire. C’était terrible. Le seul moyen de soulager un peu la douleur consiste à pédaler de temps en temps en danseuse. Sinon, on n’a pas excessivement mal aux jambes. Durant le vélo, tous les jours j’ai suivi cette routine : Vers 2 heures du matin, assommé par la fatigue, je commençais à zigzaguer sur la piste et il était temps de m’arrêter. Je prenais une douche, je passais une crème anti-irritation sur toutes les parties sensibles, je me changeais et je dormais deux heures dans une chambre, située à deux cent mètres du circuit.

Ainsi, je n’avais pas froid et ce repos était réellement réparateur. A cinq heures je repartais. Il faisait encore nuit. Je tenais jusqu’à midi, heure à laquelle je connaissais un coup de barre. A ce moment-là, je m’allongeais 15’ à 30’ dans la tente que j’avais installée au bord du circuit. Ensuite, je tenais à nouveau jusqu’à 2 heures du matin. Je mettais fixé une moyenne de 25 km/h. Au début je roulais un peu plus vite. Si dans la journée je me sentais bien et s’il faisait beau, j’atteignais un maximum de 28 k/h. Après, plus on va vers la nuit, plus on a tendance à ralentir et à rouler à 22, 23 k/h. Au final, quand j’ai posé le vélo, pauses exclues dans le calcul de la moyenne, j’ai tenu un bon 23 k/h. En fait, j’ai géré le vélo. Je n’ai pas cherché à forcer, parce que je voulais garder un peu de ressources pour la course, afin d’essayer de remonter au classement. J’étais sorti le dernier de la piscine et à l’issue du vélo, j’étais revenu en 7ième position. Même si les deux premiers possédaient une avance importante, je continuais d’espérer. Tout reste toujours possible sur ce type d’épreuve.

Et alors, ces 420 km de course à pied ?
Ca reste l’effort le plus dur. On restait sur le même circuit, mais désormais dans le sens des aiguilles d’une montre et comme en vélo, il n’y aura jamais de changement de sens de rotation. Cette fois-ci, il m’aura fallu un peu plus de 5 jours, pour venir à bout de ces 10 marathons, soit un peu plus de 80 km par jour. Déjà, il faut faire avec la fatigue accumulée lors de la natation et du vélo. Après, en raison des chocs répétés sur le bitume, musculairement, c’est l’effort le plus dur, avec un risque de blessure important. Il ne s’agit pas d’un sport porté.

Toutefois, on est tellement content d’en avoir terminé avec le vélo, que l’on aborde ce changement d’activité avec plaisir, même si l’on sait ce qui nous attend. De plus, même si l’on reste concentré et que l’on se contente de vivre l’instant présent, sans faire de projection, l’on sent que l’on que chaque kilomètre effectué, nous rapproche du but. Avant d’attaquer, il importe de porter un soin extrême à ses pieds, qui vont forcément souffrir et là aussi, il faut prendre une douche par 24 heures et prévenir les échauffements. Le premier jour de course, c’était un vendredi et j’ai commencé de nuit. J’avais 5 jours de compétition derrière moi. Je n’avais pas beaucoup dormi et j’ai voulu tenter d’enchaîner ces premières 24 heures de course, sans repos. Je n’y suis pas arrivé. J’ai couru deux marathons, mais je me sentais épuisé. Je me suis arrêté plusieurs fois pour dormir : deux fois une heure, une fois 30’. Ce désir de vouloir courir 24 heures n’a pas été une bonne idée. J’aurais dû procéder à l’instar du vélo et m’arrêter à 2 heures du matin. Je pense que ça aurait été plus efficace.

Malgré tout, je courais à 10 k/h, je me disais que c’était parti et j’envisageais de revenir sur la tête de course. Or, c’est à ce moment-là que la périostite au niveau du tibia gauche est apparue. En fait, je me suis rendu compte, que cette blessure s’était construite durant le vélo. C’était déjà enflé, rouge et au toucher, j’avais mal. Seulement, ça ne m’empêchait pas de pédaler. Dans un premier temps, j’ai voulu continuer et pour ce faire, j’ai changé de chaussures. Encore une mauvaise idée. Dès le samedi midi, j’en étais réduit à marcher en boitant et la douleur était intense. Je me suis traîné ainsi jusqu’au dimanche matin, où j’ai consulté le médecin, qui m’a donné des anti-inflammatoires.

Ca n’a pas servi à grand-chose. Le seul truc qui me soulageait consistait à passer de la glace sur la douleur, mais ce répit restait de courte durée et obligeait à s’arrêter souvent. La solution a été trouvée via le net. Je pensais qu’avec un strapping, j’aurais peut-être moins mal, mais personne au sein de l’équipe médicale ne savait comment le mettre en place. J’ai donc lancé un appel sur un site d’ultra. Un coureur compétent en la matière m’a expliqué comment procéder et j’ai enfin pu remarcher normalement. Il était temps. J’étais au bord de l’abandon. Au fil des heures, la douleur empirait et à ce rythme, je n’aurais pas terminé dans les délais. Finalement, les jours suivants j’ai retrouvé mon kilométrage initial et j’ai terminé ma dernière journée avec 90 km, relancé par un sursaut d’esprit de compétition. Lorsque j’étais au plus mal, le second français était pratiquement revenu à mon niveau et pour moi, il ne faisait plus de doutes qu’il allait me passer. Néanmoins, dès que j’ai été mieux j’ai tenu à me battre pour conserver ma 6ième place. Quand après 10 jours 17 heures et 45’, j’ai touché au but, je me suis senti soulagé. Même si je n’ai pas gagné, simplement le fait de finir une telle épreuve, cela n’est pas si mal. Et puis j’ai partagé une belle aventure humaine avec mon assistant, qui n’a pas ménagé sa peine pour me satisfaire.

Justement quel est le rôle de l’assistant ?
Il est déterminant. Durant la natation, il me préparait et il m’apportait ce dont j’avais besoin au bord de la piscine. Il vérifiait également le comptage des longueurs. Après lors du vélo et de la course, pendant un bon moment il a vécu à mon rythme et n’a donc pas beaucoup dormi. En plus, quand j’étais au plus mal, il a été un soutien inestimable et il a bien marché 100 km à mes côtés. Je comprends pourquoi, à un moment il a connu un coup de fatigue. Heureusement, il existe un bon état d’esprit dans ce milieu. Je logeais dans la même chambre qu’un Québécois, que je connais bien et il avait planté sa tente à côté de la mienne. Lui était entouré de deux assistants. Moi, un. A un moment dans notre intérêt, on s’est dit qu’afin de les ménager et qu’ils puissent bien se reposer, il serait judicieux d’instaurer un système de quart entre eux. Cela a parfaitement fonctionné. Je dois ajouter que l’ambiance de ce decaironman a été formidable. Quand les premiers en ont terminé, ils sont revenus nous encourager et dès qu’un concurrent finissait, ceux qui l’avaient précédé étaient là pour l’accueillir.

Participeras-tu à la prochaine édition de ce decaironman ?
Elle aura lieu en 2010. Il est probable que j’y participe. Je rêve toujours de battre le record. En 2002, je n’en étais pas loin. Il est de 8heures et 3’. Par contre, je ne relèverai pas ce genre de défi éternellement. Admettons que je batte ce record en 2010, ou que je renoue avec la victoire, eh bien je m’arrêterai là. C’est trop dur et je tiens à découvrir d’autres horizons.

Toi, qui veux toujours aller plus loin, ne serais-tu pas tenté par une transcontinentale ?
Ca pourrait m’intéresser, mais je n’ai pas le temps. Je ne pourrais pas quitter mon travail plusieurs mois. Par contre, un jour j’aimerais bien me lancer sur un 6 jour. La Transe Gaule me tente également. Je voudrais vivre une course par étapes, qui ne soit pas trop longue. 18 jours, ça pourrait être envisageable.

Quels sont tes projets pour 2009 ?
D’abord les 48 heures de Surgères et avec un double objectif : Passer les 400 km et jouer la victoire. Ensuite, le Spartathlon. Je l’ai couru en 2008, mais je manquais d’expérience et j’ai explosé. J’ai marché tout au long des 50 derniers km pour terminer 91ième en 34h54’. En 2009, je ne pense pas être en mesure de réaliser des merveilles sur cette épreuve, mais en gérant bien mon effort je persiste à croire que les 30 heures restent un objectif réaliste.

Au niveau budget comment t’en sorts-tu ? As-tu des partenaires ?
J’ai plusieurs partenaires, mais pas encore Mac Donald’s. Pourtant, je pourrais être un excellent vecteur de communication. Je suis la preuve vivante que l’on peut manger dans cette enseigne et être affuté. Par l’intermédiaire d’un magasin de sports, je bénéficie d’un contrat équipement auprès de Mizuno. La ville de Colmar m’alloue une subvention. Aussi, je suis licencié dans 3 clubs : Un d’athlétisme, un de triathlon et un de cyclisme. En fonction, de la nature de la compétition à laquelle je participe, le club concerné m’apporte une petite aide. Mais, relativement au decaironman, j’ai financé ce projet sur mes propres deniers et ça m’est revenu à 2000 Euros.

Christophe Rochotte

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Message  Coyote Mer 10 Déc - 23:34

Ouah c'est vraiment un truc de dingue (peut être un jour on pourra ..........) Very Happy
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Message  hincapie Ven 12 Déc - 0:01

çà , çà calme!
mais je sent le coyote très intéressé?!!!
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